Archives du mot-clé résistance pédagogique

Résister à la déshumanisation de l’école

Couv réduitePratiques managériales, autoritarisme, répression, l’école de la République est attaquée dans ses fondements.
Plus de dix ans après l’émergence d’un spectaculaire mouvement de désobéissance pédagogique chez les professeurs des écoles, Alain Refalo reprend la plume pour alerter ses collègues sur la déshumanisation de l’école. Et légitimer à nouveau la résistance pédagogique.

Un livre de combat pour imaginer et construire une école qui fait enfin confiance à ses enseignants. Lire la suite

Baccalauréat 2019 : en conscience, ils ont refusé d’obéir…

Crédit La République du Centre

10 ans après le mouvement des enseignants-désobéisseurs du primaire, les professeurs du secondaire ont à leur tour pris le chemin de la résistance ouverte. « En conscience, je refuse d’obéir », écrivions-nous à notre hiérarchie pour signifier notre refus d’être complices de dispositifs pédagogiques imposés qui reniaient l’éthique de notre métier et de nos missions. Tout particulièrement, les évaluations nationales standardisées prémisses à la mise en concurrence des établissements scolaires, mais aussi les nouveaux programmes rétrogrades, l’aide personnalisée qui masquait la suppression des RASED et le fichier Base Elèves. Lire la suite

9 juillet 2009 : il y a 10 ans, le procès de l’instit rebelle de Colomiers…

Mercredi 24 juin 2009, 8h30. La matinée est libérée des élèves. C’est notre dernier conseil des maîtres de l’année. Je descends de ma classe située au 1er étage pour rejoindre la salle des maîtres. Au rez-de-chaussée, une personne me salue et me demande si je suis bien Alain Refalo. Je lui tends la main en répondant par l’affirmative. C’est une huissière de justice qui me remet une lettre recommandée en provenance de l’inspection académique. Objet : « convocation devant le conseil de discipline le jeudi 9 juillet à 15h à l’inspection académique, salle de l’Ordre des Palmes académiques, afin d’examiner les faits qui vous sont reprochés : refus d’obéissance, manquement au devoir de réserve, incitation à la désobéissance collective, attaque publique contre un fonctionnaire de l’Éducation Nationale. » Lire la suite

Enseignant, j’ai été sanctionné pour « manquement au devoir de réserve » : 10 ans après, mon témoignage.

Le ministre Blanquer en a visiblement assez de ces enseignants qui s’expriment sur les réseaux sociaux, sur des blogs et des sites internet et qui se permettent de porter un regard critique sur la politique scolaire du gouvernement, sur les circulaires et décrets imposés par le ministère… L’article 1 de la future loi Blanquer ne vise rien moins qu’à les faire taire et à sanctionner tous ceux qui oseraient critiquer l’institution scolaire. Cette volonté d’attenter à la liberté d’expression des enseignants n’est pas nouvelle. Pour ce qui me concerne, c’est notamment pour des faits dits de « manquement au devoir de réserve » que j’ai été sanctionné il y a dix ans. Lire la suite

Evaluations nationales à l’école : comment nous les avons sabotées il y a dix ans…

La semaine dernière, les appels se sont multipliés pour dénoncer les évaluations nationales imposées aux enseignants de CP et CE1 avec diverses modalités d’action de résistance allant du refus de la passation à la non remontée des résultats. C’est certainement la grande victoire des enseignants-désobéisseurs de 2008-2009 que de constater que le boycott s’est imposé d’emblée comme la réponse la plus pertinente à cette nouvelle tentative d’instaurer à terme la mise en concurrence artificielle des établissements scolaires du primaire. Retour sur quelques faits saillants de la résistance pédagogique aux évaluations nationales depuis 2008.  Lire la suite

Evaluations à l’école : Face aux tentatives de caporalisation des enseignants, la résistance collective s’impose ! Appel aux syndicats.

« Le professeur des écoles ne saurait être un simple exécutant : à partir des objectifs nationaux, il doit inventer et mettre en œuvre les situations pédagogiques qui permettront à ses élèves de réussir dans les meilleures conditions » (Préambule aux programmes de 2008… en contradiction avec les circulaires prescriptives adossées à ces mêmes programmes que la profession avait alors massivement refusées).

Nous voici retourné dix ans en arrière… L’institution scolaire revient aux vieux démons que Darcos et Chatel n’avaient pas réussi à imposer dans la durée : le pilotage par les « résultats », le classement des établissements scolaires et leur mise en concurrence, et à terme, la prime au mérite des enseignants. Avec un outil imposé autoritairement aux professeurs des écoles : des évaluations nationales standardisées, vides de sens, qui alimenteront les fichiers informatisés dont nous savons qu’à terme, ils serviront à notre propre perte, morale et professionnelle. Car au bout du bout, ce sera le bachotage permanent, la préparation aux tests, la compétition des uns contre les autres, l’individualisme triomphant, le stress incessant et le renforcement des inégalités entre les écoles. Lire la suite

De la « liberté pédagogique » à la sauce Blanquer…

Ainsi donc, pour la première fois, un ministre de l’Education nationale a osé mettre sur le même plan « liberté pédagogique et anarchisme pédagogique »… « La liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique », a-t-il déclaré au journal Le Parisien, le jour où il a dévoilé plusieurs circulaires censées favoriser la bonne conduite des enseignants dans leurs classes… On serait heureux que le ministre nous donne une définition de « l’anarchisme pédagogique », concept totalement inconnu jusqu’alors. Outre qu’il révèle une conception bien restrictive de la philosophie de l’anarchisme en tant que doctrine politique…, il laisse certainement entendre que la liberté pédagogique ne doit pas être synonyme de désordre, tant dans les finalités que les pratiques des enseignants. Faut-il que ce ministre soit si peu informé de la réalité quotidienne des classes pour asséner de tel coups de massue sur la tête des enseignants du primaire ?  Lire la suite

Vers un nouveau mouvement de résistance pédagogique chez les enseignants du primaire ?

sans-titreDans quelques jours, le principal syndicat national des professeurs des écoles et des instituteurs, le SNUIPP, devrait lancer une consigne d’arrêt de la mise en oeuvre des Activités Pédagogiques Complémentaires (APC). Cette consigne de résistance pédagogique sera donnée lorsque le compteur des 35 000 engagements individuels à ne plus faire l’APC sera atteint (sur le site : http://findesapc.snuipp.fr/ ). Et il sera atteint d’ici peu… Lire la suite

Lettre ouverte à la ministre de l’Education nationale

lettre-ouverteMadame la ministre,

Il y a sept ans, le 6 novembre 2008, par une lettre que j’écrivais à mon inspecteur de circonscription, j’entrais en désobéissance pédagogique, de façon transparente et assumée, contre les pseudo réformes imposées par l’un de vos prédécesseurs de droite, Xavier Darcos. Dans cette lettre intitulée « En conscience, je refuse d’obéir », j’expliquais pourquoi il était contraire à l’éthique de nos missions d’enseignant d’appliquer à la lettre des dispositifs qui allaient à l’encontre d’une école de la réussite pour tous. Il s’agissait tout particulièrement des nouveaux programmes, du dispositif de « l’aide personnalisée » et des évaluations nationales. Ces dispositifs imposés avec un surcroît d’autoritarisme heurtaient profondément la conscience de nombreux enseignants du primaire. Lire la suite

Le ministère de l’Education nationale reconnaît l’importance de la résistance pédagogique des enseignants du primaire entre 2009 et 2012

logo Réseau résistance pédagogiqueC’est indéniablement un évènement. Pour la première fois, le ministère de l’Education nationale, dans un document écrit et publié, reconnaît l’ampleur de la désobéissance pédagogique aux évaluations nationales imposées aux enseignants du primaire à partir de 2009. Le dernier numéro de la revue Education et Formations (n° 86-87, mai 2015), revue trimestrielle de la DEEP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) éditée par le Ministère, sous le titre « L’évaluation des acquis à l’école : principes, méthodologie, résultats« , reprend quasiment mot pour mot tous les griefs des professeurs des écoles en résistance contre ces évaluations. Elle admet notamment que ces évaluations entretenaient la « confusion » entre évaluation diagnostique et évaluation bilan, confusion qui, selon elle, « amène une résistance jamais encore vue chez les enseignants du primaire contre des évaluations malgré une prime de 400 euros instituée pour les enseignants des niveaux concernés ». Lire la suite