Je publie, avec l’autorisation de la revue Silence, l’interview donné en tant que porte-parole du MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) et qui vient de paraître dans le numéro de décembre. A l’heure où l’extrême droite est aux portes du pouvoir et où un régime autoritaire et policier est déjà en place, cette réflexion sur les potentialités de la lutte non-violente et de la résistance civile propose des pistes pour agir efficacement.
Alain Refalo, avec le MAN, vous avez travaillé sur les stratégies civiles de résistance face à des lois injustes, mais aussi face à des régimes autoritaires ou illégitimes, en prenant entre autres appui sur des expériences de l’histoire et d’autres pays. Ces outils peuvent s’avérer précieux pour organiser la résistance en cas d’accession de l’extrême droite au pouvoir. En quoi la non-coopération est-elle l’un des pivots de la stratégie de l’action non-violente ? Sur quelle analyse des mécanismes de la violence et de la domination s’appuie-t-elle ?
La non-coopération est en effet l’axe stratégique central d’une action non-violente de masse qui vise à priver le pouvoir d’État du soutien dont il a besoin pour maintenir sa politique oppressive, contraire aux besoins de la majorité. C’est Étienne de La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire (1548) qui a eu l’intuition de cette forme de lutte, totalement révolutionnaire. Mais c’est une notion qui a d’abord été conceptualisée par Gandhi pour expliquer aux Indiens qu’ils avaient une part de responsabilité dans l’oppression qu’ils subissaient. La résignation, la passivité et surtout l’obéissance de la majorité contribuent à maintenir la domination d’un régime oppressif sur la population. Gandhi a organisé les premières grandes démonstrations de non-coopération à l’échelle d’un pays pour lutter contre l’empire colonial britannique.
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